Le lundi, nous partons à la découverte des moulins de Kinderdijk (prononcez Kinder (comme la marque qu’on connaît tous), D’ail-k), ou traduit littéralement La digue de l’enfant. Pourquoi ce nom ? A cause d’une légende qui circule là-bas.

D’abord il faut savoir que toute cette zone (comme beaucoup des Pays-Bas) se situe en dessous du niveau de la mer, et que ce sont donc les moulins (et les stations de pompage) qui permettent aux habitants de garder les pieds au sec. A l’origine, cette région était une immense tourbière où les pêcheurs et les chasseurs ne venaient qu’en été, lorsque le niveau de l’eau le permettait. Petit à petit, de plus en plus de gens sont venus s’établir ici pour bénéficier de ces terres fertiles, on a donc construit des digues pour protéger la zone de la rivière qui passait à côté. Cependant il a rapidement fallu trouver une solution pour évacuer les eaux de pluie ainsi que les eaux souterraines afin de garder tout le monde au sec.

3 régies des eaux ont été créées, Alblasserwaard, Overwaard et Nederwaard (aujourd’hui elles ne forment plus qu’une). Elles ont tout d’abord mis en place un système d’écluses et de fossés afin de transférer l’eau vers le point le plus bas de la zone : Kinderdijk, puis pour l’évacuer dans le Lek, lorsqu’il état à marée basse (tout en bas sur la carte).

Mais la nature est tenace, l’assèchement de la zone a conduit à l’enfoncement de la tourbe, de l’autre côté le niveau de la rivière continuait de monter… et un jour de novembre 1421, la catastrophe arriva… Une énorme inondation détruisit les digues (mal entretenues) provoqua la mort de milliers de personnes, des troupeaux d’élevage, ravagea les maisons… bref ce fut un véritable désastre. Selon la légende, lorsque les habitants commencèrent à revenir après la catastrophe, ils découvrirent un berceau qui flottait sur les eaux et sur lequel un chat sautait d’avant en arrière, afin de le maintenir à flots. L’enfant qui pleurait à l’intérieur, une petite fille nommée Béatrice, était en vie et c’est ainsi que le nom était né : Kinderdijk, la digue de l’enfant.

L’inondation de Sainte Elisabeth a été un véritable désastre, mais la montée des eaux et l’affaissement de la tourbe restaient un problème constant. De nombreuses techniques ont été mises en oeuvre, mais elles nécessitaient de plus de plus d’énergies pour apporter l’eau jusqu’au Lek. Finalement l’Office des eaux décida d’utiliser les moulins à vent.

Aujourd’hui, la majorité des 19 moulins à vent sont toujours habités, 2 d’entres eux, sont devenus des musées qui expliquent le fonctionnement et la vie des meuniers à l’époque. Les moulins étaient assez grands pour loger un meunier et sa famille, dans l’un de ceux que nous avons visités, vivait un meunier avec sa famille, composée de 13 enfants !!!

Il y a tout de même un point qui nous intriguait : comment les meuniers savaient-ils dans quelle direction orienter leur moulin et comment le changer de direction ? En fait, la partie du haut pivote afin de positionner les pales du moulin dans la bonne direction. Pour ce qui est de la direction à pointer, les meuniers n’avaient qu’à recopier ce qui était fait par le meunier en chef. C’est lui qui était responsable de la « météo » : à sa charge de faire en sorte que les moulins s’adaptent à la direction du vent et à faire parvenir l’information aux autres meuniers qui pouvaient vaquer à d’autres occupations (pêche, chasse…). Côté fonctionnement, c’est plutôt simple : le vent fait tourner le moulin, qui entraine la roue à eau, qui permet d’envoyer l’eau drainée dans les fossés de la tourbière, vers le canal puis vers le Lek.

Pour les moulins plus « ronds », c’est uniquement la « petite » partie avec le toit, qui bouge à l’aide de l’espèce de gouvernail qu’on peut voir en bas à droite sur la troisième photo…

Après avoir essuyé pas mal de pluie, le temps se dégage un peu et nous permet de faire quelques jolies photos de l’ensemble des moulins de Kinderdijk !

Et maintenant me direz-vous ? Eh bien, si les moulins tournent encore pour les visiteurs, ils ne servent plus à grand chose, la technologie est passée par là ! Il y a d’abord eu la station de pompage à vapeur (en bas à gauche de la carte), qui est ensuite devenue électrique. Aujourd’hui elle ne fonctionne plus, mais une association est en train de la remettre en état afin de la faire fonctionner de nouveau. Désormais le niveau de l’eau est régulé par 2 stations de pompage diesel, dont tout est géré par ordinateur en fonction des besoins.

Bilan de cette visite : C’est vraiment un site très intéressant, on a vraiment appris beaucoup de choses. En plus ce n’est pas très loin de chez nous (un peu plus d’une heure de voiture), donc c’est un endroit que je vous recommande lors de votre séjour aux Pays-Bas !!

Et les enfants : C’est sur qu’on a bien marché, mais malgré le vent et la pluie, ils ont bien aimé, pouvoir entrer dans les moulins, les voir tourner, ça rend les choses réelles donc ça leur plaît ! C’est donc une visite qui se fait sans problème avec les enfants.

Côté budget : compter un peu moins de 20 € par adulte, 8 € pour les enfants de 4 à 12 ans inclus, il faut rajouter ensuite le parking et la navette entre 3 et 9 € suivant la zone de parking choisie. Il y a bien un parking sur place, mais autant dire que le week-end, c’est même pas la peine d’essayer. A l’entrée, il y a évidemment la boutique de souvenirs et un petit snack, les prix n’y sont pas excessifs pour y manger un petit bout.